dimanche 7 avril 2019

Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi

Résumé : 

Jean-Chistophe Rufin a suivi à pieds, sur plus de 800 km, le "Chemin du Nord" jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice.
"Chaque fois que l'on m’a posé la question « Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?», j’ai été bien en peine de répondre. Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voila tout."
Galerie de portraits savoureux, divertissement philosophique sur le ton de Diderot, exercice d'autodérision plein d'humour et d'émerveillement, "Immortelle randonnée" se classe parmi les grands récits de voyage littéraires.
On y retrouvera l'élégance du style de l'auteur du Grand Coeur et l'acuité de regard d'un homme engagé, porté par le goût des autres et de l'ailleurs.

Mon avis : 

Voilà un moment que j’avais envie de lire ce livre car sur ma longue liste de choses à faire dans ma vie, il y a le fameux pèlerinage de Compostelle. Pourquoi devrait être votre prochain question et ce n’est pas une question de spiritualité mais plutôt pour le côté historique, pour pouvoir dire moi aussi, je l’ai fait ! De plus la région du pays basque français-espagnole et les villes de Santander, Bilbao et j’en passe m’ont l’air magnifique. C’est d’ailleurs la route qu’il a décidé de prendre en longeant la côte nord, un circuit un peu différent, mais les routes sont tellement nombreuses pour arriver à destination que chacun choisi son propre itinéraire.

Bref, avant de m’y lancer un jour, j’étais curieuse de lire le témoignage d’un marcheur et Jean-Christophe Rufin, nous livre ici un récit très fluide. Je redoutais un style un peu pompeux d’académicien mais il n’en est rien et ce livre se dévore en quelques heures. Il nous livre ses expériences, challenges, défis du quotidien tout au long de son parcours. Il ne nous épargne rien et j’ai aimé sa sincérité. Les ampoules aux pieds, la monotonie de certaines portions du trajet, ces troubles intestinaux ou encore de sommeil. D’autres réflexions sont beaucoup plus intéressantes et nous montrent le business qui s’est développés autour de cette route et la modernité qui a pris le dessus sur le réel pèlerinage : les moines qui s’adaptent à la demande et accueillent des groupes de touristes a qui ont réserve des chambres luxueuses et vends des produits touristiques, les plans dragues de certains marcheurs qui recherchent l’amour ou juste une aventure, les touristes qui bombardent la messe de photos avec leurs flashs ou encore les multiples magasins de souvenirs « made in China » qui ont envahi la ville de St Jacques… et j’en passe.

J’ai aimé ces anecdotes, ces histoires et la manière dont l’auteur nous livre son expérience et ses rencontres. J’ai adoré faire le voyage à ses côtés, le dépaysement que certains passages procures et je me suis vraiment régalée avec cette lecture. Elle me réconcilie aussi un peu avec l’auteur. J’avais en effet essayé de lire par deux fois Rouge Brésil avant d’abandonner. Je tenterai peut-être un autre de ses livres pour me faire une autre opinion.
 

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