Résumé :
Mariée depuis peu, Rika tente avec beaucoup d’humilité de correspondre à
l’image qu’elle se fait du bonheur conjugal, mais ne tarde pas à
percevoir l’inélégance de son mari.
À cela la jeune femme ne voit qu’une parade : réintégrer le monde du
travail pour assumer ses propres dépenses, être relativement autonome,
et retrouver un semblant de vie sociale. Dès lors, elle prépare un
examen qu’elle obtient haut la main et entre dans une banque où lui est
rapidement attribué un poste de responsable de clientèle. Rika s’attelle
ainsi à la gestion de produits d’épargne un peu particuliers, puisqu’il
s’agit de les vendre exclusivement à des personnes âgées dont elle doit
gagner la confiance à l’occasion de visites régulières, et toujours à
domicile.
Quand un jeune homme la croise chez son grand-père, Rika a déjà basculé
dans une véritable addiction. Bien loin d’être une héroïne
hollywoodienne, cette femme ordinaire est néanmoins sur le point de
mettre en place l’une des plus importantes escroqueries de l’époque.
Avec une férocité saisissante, Mistuyo Kakuta explore de livre en livre
les effets de la société japonaise sur la psychologie du féminin.
Capables de briser le carcan du quotidien, de sauter de l’autre côté de
leur vie pour échapper au renoncement, ses créatures sans faille
apparente sont inoubliables car effroyablement proches de nous.
Mon avis :
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de Lune de papier, mon dernier coup de cœur littéraire et une lecture qui va rester longtemps dans ma mémoire dans j’ai adoré ce roman.
Dès les premières pages, on sait que le personnage central Rika, a détourné une très grosse somme d’argent dans la banque qui l’employait. Elle est en cavale et se cache dans des pensions miteuses en Thaïlande. Elle va peu à peu nous raconter son histoire et surtout comment elle en est arrivée là. En parallèle, on découvre des personnages qui l’ont connu au lycée ou à l’université et qui s’interrogent eux aussi sur Rika et sa descente aux enfers.
C’est un roman passionnant dans son ensemble. Tout d’abord, la construction qui apporte lentement les différents éléments de l’intrigue mais juste assez pour happer le lecteur et que l’on puisse sentir la tension monter.
Rika est attachante, et malgré son détournement d’argent qui peut sembler un geste complètement fou et incompréhensible, on peut facilement s’identifier à elle. Elle se sent seule, délaisser par un mari qui ne la regarde pas, qui ne lui donne pas d’amour et qui pour combler son manque de virilité a un besoin constant de l’a rabaissé. Et ensuite c’est un enchainement de petites choses qui font que le destin de Rika bascule sans retour en arrière possible.
J’ai adoré découvrir différentes facettes de la société nippone : les relations hommes-femmes que je trouve toujours très compliqués, relations ou l’on communique peu ou pas du tout. Le rapport à l’argent dans le couple, ou il est important pour l’homme de gagner plus que son épouse. Cette société de surconsommation ou prendre un crédit à la consommation est tellement simple. Le rapport à la beauté et au shopping et pour avoir été au Japon il y a quelques années, j’étais déjà extrêmement surprise du nombre de boutique de luxe et de la coquetterie des femmes.
C’était une première rencontre avec l’auteure, Mitsuyo Kakuta et j’ai adoré son style et sa plume. Il est certain que je lirais très vite un autre de ses romans mais une chose est sure c’est qu’elle a placé la barre très haute avec celui-ci et j’espère que je ne serai pas déçue avec les prochains.
Extraits :
L'argent, plus on en a, moins on le voit, pour une raison inexplicable. Quand on n'en a pas, on y pense sans arrêt, mais quand on en a beaucoup, on trouve immédiatement cela naturel.
Ce qu'elle ressentait maintenant, cette liberté formidable, infinie,
était-elle due aux sommes énormes qu'elle n'aurait jamais pu gagner mais
qu'elle avait dépensées, ou au fait qu'elle avait abandonné tout ce
qu'elle avait, y compris un endroit où revenir et ses livrets de banque ?
Je ne connaissais pas, mais je le note, l'héroïne ayant l'air intéressante. J'apprécie également ce que tu dis sur la société japonaise...
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