Résumé :
Un journaliste d'une petite ville de Nouvelle-Zélande fait naufrage et échoue sur une île déserte au milieu du Pacifique. Très vite, ce Robinson du xxie siècle voit dans cette péripétie l'occasion rêvée de donner libre cours à ses aspirations profondes. Mû autant par l'obsession de la réussite que par une naïveté à toute épreuve, déterminé à atteindre à tout prix le bonheur et la reconnaissance, il décide d'édifier… un supermarché. Une comédie désopilante sur les ambitions et les désirs au xxie siècle. Un roman sur la solitude, la vanité, et surtout sur les illusions après lesquelles nous courons tous. Pour aller plus loin En transposant dans le temps et dans l'espace le Robinson de Daniel Defoe, Dimitris Sotakis revisite les valeurs idéologiques, sociales et esthétiques de Robinson Crusoé, proposant une version particulièrement subversive de ce mythe littéraire. Actant en quelque sorte le passage de l'homo economicus à l'homo consumptor, s'appuyant aussi sur une lecture originale de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier ou encore de Robur le Conquérant de Jules Verne, Sotakis compose une fable hilarante et profonde à la fois où l'absurde le dispute au réalisme. Ce n'est plus la survie mais la créativité et le besoin de reconnaissance qui guident le personnage de Sotakis. Celui-ci n'arrive pas sur son île déserte avec les outils de sa civilisation comme chez Defoe mais avec une mentalité, des conceptions, et des modèles qui sont ceux de la société de consommation moderne. L'auteur s'amuse aussi à jouer avec bon nombre de topoï littéraires et de conventions narratives, au point qu'on peut aussi voir dans cette fable un questionnement drôle et subtil sur l'ambition de l'écrivain lui-même. Finalement, la recherche du bonheur ne nous fait-elle pas courir les plus grands dangers qui soient??
Mon avis :
C’est le titre de ce roman qui m’a donné envie de le lire, il faut dire que, Comment devenir propriétaire d'un supermarché sur une île déserte, a de quoi intriguer. Je n’ai pas été déçu et j’ai vraiment passé un bon moment en compagnie de Robert.
Journaliste pour une revue étudiante, Robert mène une vie paisible en Nouvelle-Zélande. Il passe beaucoup de temps dans son bar préféré et sa vie est assez monotone. Jusqu’au jour ou alors qu’il partait en reportage, son bateau fait naufrage. Il se retrouve le seul rescapé échoué sur une ile déserte. Commence alors une nouvelle vie pour lui et son projet fou de devenir propriétaire d’un supermarché.
J’ai envie de qualifier ce roman de tragi-comique. Le ton est drôle, le récit plein d’humour et Robert est un looser attachant. Mais le tragique, c’est qu’on comprend très vite que la solitude, le choc de l’accident et le manque de nourriture et d’eau potable l’on rendu fou. Il n’est absolument pas rationnel, invente des projets, des conversations pour le plaisir du lecteur. Mais j’ai parfois eu énormément de peine de rire de ses malheurs.
J’ai aimé le dépaysement, me retrouver sur cette ile qui semble paradisiaque en cette période de confinement et de restriction ou voyager est quasiment impossible depuis deux ans.
J’ai adoré la détermination de Robert, sa force de caractère et sa motivation. Un changement de carrière ou de vie est parfois un choix difficile, on a peur de se tromper de voie, de tout plaquer. Lui n’a absolument pas eu le choix et a su se réinventer.
J’ai adoré la fin et j’ai été contente pour lui. Il a réalisé son rêve avec son dollar en poche. Je suis juste déçue que cet épisode final s’arrête si brusquement. J’aurai aimé savoir ce qui c’était passé en Nouvelle-Zélande pendant son absence, les recherches pour le retrouver….
C’est en tout cas un très bon roman et je suis ravie d’avoir découvert l’auteur. J’ai hâte de lire d’autres de ses romans qui j’espère m’emmèneront dans son pays natal, la Grèce, pays que je trouve fascinant et qui me fait tant rêver.
Extraits :
Hamilton n’est pas une ville affreuse, et pour quiconque s’accommode de l’idée que le but de la vie consiste à jouer au billard et à descendre des bières jusqu’à tomber ivre mort, elle représente certainement le paradis. En tout cas, on y mène une vie relativement respectable. Il y a le fleuve, des milliers d’étudiants qui entretiennent une joyeuse turbulence, de grandes places et le stade Waïkato, un véritable emblème pour tout le pays. Je dois dire toutefois qu’on croise aussi à Hamilton toute une panoplie de cinglés – il me faut préciser cela pour que vous ayez une image plus complète de la ville – la palme revenant à un énergumène qui déambule nuit et jour en serrant dans ses bras une botte d’oignons crus et en chantant l’hymne national polynésien.
Je m’appelle Robert Lhomme et je suis propriétaire de supermarché.
C’est ce qui me caractérise le mieux ou en fin de compte ce dont je veux que les générations futures se souviennent après ma mort. Je vis sur
cette île depuis près de trois ans et, je tiens à ce que vous le
sachiez, ce furent sans conteste les années les plus heureuses de ma
vie. Je dis « sur cette île »,dans la mesure où je ne sais pas où je me
trouve exactement, mais selon mes calculs, il s’agit d’un îlot rocheux situé selon toute vraisemblance au sud des îles Gilbert de Micronésie. Je suis quasiment sûr que
la plupart d’entre vous qui lisez aujourd’hui mon histoire n’avez
aucune idée de cette mystérieuse région du monde, mais vous n’avez
pas à en être gênés, puisque certains de mes collègues de
Hamilton ne savaient même pas à combien s’élève la population
australienne ou ignoraient que sur les îlots microscopiques de Moala
poussent les noix de coco les plus savoureuses de la planète.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire