mardi 20 mars 2018

De la terre dans la bouche

Résumé : 

Les vieux de Mont-Éloi savent pourquoi ils s'aiment ou se détestent, même si les autres l'ignorent. La seule histoire à laquelle il faut croire est celle qu'ils ont écrite au musée de la Chênaie.
Elsa refusera cette vérité lorsque sa grand-mère lui léguera une maison perdue dans la forêt, à deux pas d'un village martyr.
Guerre. Occupation. Épuration.
Quarante années ne seront jamais suffisantes pour oublier et chasser les fantômes du passé !

Mon avis : 

Tout d'abord, avant de commencer cette critique, je souhaite remercier  Livraddict pour leur partenariat et surtout les éditions Taurnada pour leur confiance et l'envoi de cet ebook.

Avec de la terre dans la bouche, nous faisons la connaissance d'Elsa dont la grand-mère vient de mourir. Rose a eu une place très importante dans sa vie et c'est avec beaucoup de tristesse qu'elle doit gérer les affaires d'héritage. En plus du patrimoine connu, Elsa devient également propriétaire d'une maison, La Braconne, en pleine forêt avec très peu de renseignement :
"Elle décacheta l'enveloppe.
Une seule photo. Elle ne comportait qu'une seule photo en noir et blanc, légèrement jaunie au fil du temps. De ces clichés d'après-guerre où les visages paraissent vaporeux. En pleine forêt, près d'une maison en bois, Rose, vêtue d'une robe et d'un tablier, coiffée d'un large foulard, tenait celle qui devait être Michelle lorsqu'elle n'avait que quelques mois."
Elsa, accompagné de Fred vont alors déterrer des vieux souvenirs que certains habitants de Mont-Éloi auraient préféré ne pas revoir surgir.

Le résumé était prometteur et je ne suis pas déçue par cette lecture. Le suspense est présent du début à la fin et les tentatives d'intimidation n'affectent pas notre héroïne au caractère bien trempé. Je me suis vraiment attachée à Elsa que j'ai trouvé courageuse et déterminée.
Le personnage de Fred m'a un peu moins plu, c'est un personnage bourru et ronchon que j'aurais aimé voir même un instant souriant et heureux. Mention spéciale à Franck, le gérant du bar-épicerie qui lui m'a fait beaucoup rire avec son humour bien spécial. Je ne vous en dit pas plus et je vous laisse vu faire une opinion par vous même.

La construction du roman est très habile, on fait des allers-retours entre le présent et cette période bien particulière que fut la Seconde Guerre Mondiale. Estelle Tharreau signe là, un récit très documenté et on en apprend énormément. On découvre des personnages secondaires qui nous présente cette les événements tels qu'ils les ont vécu et on ne peut que s'interroger sur ce que nous aurions fait à leur place ?  Il est facile aujourd'hui, en période de paix, de jeter la pierre aux collaborateurs et de féliciter les résistants mais ce roman nous montre des personnages bien plus complexes.

En tout cas, au fil des témoignages, les pièces du puzzle s'emboitent et laisse place à un drame caché : "Tous, hommes, femmes et enfants présents avaient péri. Elsa se perdait dans cette vision d'horreur. Elle gravait dans sa mémoire ces quelques ares de forêt qui, des années après, respiraient encore la souffrance et la mort."

J'ai passé un excellent moment avec ce roman que j'ai dévoré en quarante-huit heures et que je vous recommande. Les pages se tournent sans que l'on s'en rende compte et l'intrigue est habillement menée. C'est une excellente surprise et pour moi, une première rencontre avec un roman d'Estelle Tharreau.
Lu dans le cadre du challenge : 
- ABC 2018



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