Résumé :
Irène, fille de bourgeois, est la maîtresse de son fiancé de toujours, le beau capitaine Gustavo Morante. Journaliste, elle noue avec Francisco, fils d'émigrants rescapés de la guerre civile espagnole, qui travaille avec elle comme photographe, une relation d'amitié complice. Mais Irène et Francisco vont se trouver incidemment à l'origine de la révélation d'un de ces massacres politiques dont abondent les annales des dictatures d'Amérique du Sud. La répression se tourne alors contre eux... Ce qu'ils vont vivre transforme peu à peu leurs sentiments fraternels en un amour indissoluble.
Mon avis :
Quatrième lecture de mon challenge le tour du monde, j'ai donc fait escale cette fois au Chili avec Isabel Allende. D'amour et d'ombre a été pour moi un vrai coup de cœur. C'est une lecture très prenante et dont on ne sort pas indemne. L'auteur parle des dictatures sud-américaine et nous offre ici un triste témoignage. Elle nous montre les luttes et les combats du peuple.
La première partie du roman est la pour présenter les personnages et mettre en place l'intrigue. On y rencontre une multitude de personnages et l'on se demande ou l'auteur veut nous emmener. Mais une fois que commence la seconde partie, toutes les pièces du puzzles s'emboîtent et l'intrigue commence vraiment. Les deux personnages principaux sont Irene, jeune journaliste issu de la bourgeoisie et Francisco qui l'accompagne comme photographe dans ses reportages. Ces deux la entretiennent une relation très fusionnelle et en partant pour faire un simple reportage, ils vont découvrir un secret d’état qui va mettre leur vie en danger.
On découvre l'horreur de la dictature, la censure, l'omniprésence de l'armée et les horreurs qu'elle commet... Rien n'est épargné au lecteur et la troisième partie est vraiment dure et triste.
C'est en tout cas un très beau témoignage qui nous montre le courage des hommes face au totalitarisme.
Et puis bien sur, je ne peux terminer cette critique sans parler de la plume d'Isabel Allende qui est magnifique. Ces romans nous font voyager grâce a ses descriptions de Amérique du Sud :
"Il se laissa également dévorer par la littérature et s'aventura avec fascination dans l’œuvre des écrivains latino-américains, se rendant compte que lui-même vivait dans un pays miniature,
une simple tache sur la carte, immergé dans un immense et prodigieux continent
où le progrès ne faisait encore qu'arriver avec des siècles de retard : terre de cyclones et de séismes,
de fleuves aussi larges que des mers, forêts si denses que la lumière du soleil ne peut y pénétrer,
sol couvert d'un humus immémorial où se traînent des bêtes mythologiques et où vivent des êtres inchangés depuis la nuit des temps ; géographie sens dessus dessous où l'on naît avec une étoile au front emblème du merveilleux ; région enchantée de vertigineuses cordillères où l'air est aussi léger qu'un voile, déserts absolus, bois ombreux, vallées placides. Là s'étaient mêlées toutes les races dans le creuset de la violence : Indiens emplumés, voyageurs de lointaines républiques, nègres errants,
Chinois débarqués en contrebande dans des cargaisons de pommes, Turcs et assimilés, filles de feu, frères prêcheurs, prophètes et tyrans, tous au coude à coude, les vivants comme les fantômes de ceux qui foulèrent au fil des siècles cette terre sanctifiée par tant de passions. Partout y sont chez eux les hommes et les femmes de l'Amérique, qu'ils souffrent et suent dans les champs de cannes,
qu'ils grelottent de fièvre dans les mines de cuivre et d'argent, disparus sous les ondes à la pêche aux perles ou survivant envers et contre tout au fond des geôles. "
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