Résumé :
L'Aurore de Selahattin Demirtas, c'est le cri de la part éclairée d'un pays.
Ce livre, écrit en prison, est en train de devenir un cri de ralliement et d'espoir.
Des histoires turques et kurdes dédiées « à toutes les femmes qui ont été assassinées et qui ont été victimes de la violence », mais qui n'échappent pas à l'humour. L'auteur aurait pu nous livrer un récit pesant sur les crimes d honneur, le travail des enfant, l'exil ou la guerre, dans la Turquie et la Syrie contemporaines ; bien au contraire : il lui donne un ton drôle et irrésistiblement tendre. Subversif et obsédant aussi.
Malgré les circonstances exceptionnelles liées à l'emprisonnement de l'auteur, et malgré la censure, le livre s'est vendu à 180 000 exemplaires depuis sa parution en septembre 2017. Un des plus grands bestsellers de l'histoire de l'édition turque. Il bénéficiera d'un lancement mondial quasi simultané à partir de mai 2018.
Mon avis :
L’aurore est un recueil de nouvelles magnifiques qui nous offre un portrait saisissant de la Turquie. L’auteur Selahattin Demirtas y est emprisonné et purge aujourd’hui une peine de 183 ans de prison.
Depuis sa cellule, il continue d'écrire et signe ici des nouvelles qui cette société violente, une fenêtre sur le monde extérieur fait de corruption, de guerre, d’exil de crime d’honneur.
Il nous montre une société divisée entre modernité ou les femmes s’épanouissent et font carrière à Ankara et Istanbul (Seul comme l’histoire) tandis que d’autres sont victimes des hommes et de coutumes archaïques dans les villages (Seher).
Il souligne aussi les inégalités et persécutions des kurdes en Syrie avec cette petite ville qui fuit et qui se noie avec sa mère, récit terriblement d’actualité (La petite sirène) ou encore les arrestations arbitraires sous la politique d’Erdogan (Nazo, femme de ménage).
Douze nouvelles glaçantes, mais terriblement bien écrite, qui ne peuvent laisser indifférentes.
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