Résumé :
Croatie, 1989. Dans un bourg de la côte dalmate, Silva, 17 ans, disparaît durant la fête des pêcheurs.
L'enquête menée par Gorki Sain fait émerger un portrait complexe de cette jeune fille qui prenait et revendait de la drogue.
Quand le régime de Tito s'effondre, l'inspecteur est poussé à la démission et l'affaire classée. Seule la famille de Silva poursuit obstinément les recherches.
À travers ce drame intime et la quête de la vérité par la famille, L’Eau rouge déploie dans une grande fresque les bouleversements de la société croate : chute du communisme, guerre de 1991 à 1995, effondrement de l’économie et de l’industrie, statut des vétérans de guerre, explosion de l’industrie touristique et spéculation foncière, investissements étrangers et corruption…
Ou comment les traumatismes de l’Histoire forgent les destins individuels.
Mon avis :
L’eau rouge débute en 1989 à Misto, une petite ville fictive près de Split. La famille Vela – père, mère, fils et fille – dîne, puis une fête est organisée dans le village. Le lendemain matin, Silva Vela, dix-sept ans, a disparu. Ses parents, son frère et la police la recherche sans savoir que les recherches dureront 27 ans. En effet, cette disparition n'aurait pas pu arriver à un pire moment : le pays est en pleine transition, les troubles politiques commencent, la guerre se profile à l'horizon. Avec tout ce qui se passe, la disparition de la jeune fille finit par tomber dans l'oubli. D’autant que chaque piste se termine par une impasse et que certains éléments indiquent que Silva n'a pas disparu, mais qu'elle s'est peut-être volontairement enfuie de chez elle.
C’est un récit passionnant, une chronique vivante sur les changements et la guerre qui a conduit à l’éclatement de la Yougoslavie. Le roman s’étend de 1989 à 2016 est l’on entrevoit le déclin des usines, la guerre, l'essor du tourisme et l'émergence d'appartements et d’hôtels qui changent complètement l'apparence des petites villes dans toute la Dalmatie. Pour avoir visiter le sud de la Croatie, la Bosnie et le Monténégro, l’année dernière, j’ai adoré retrouver certains endroits dans ce roman et surtout je comprends mieux que certains endroits portent toujours les marques de cette guerre.
C’est un roman qui est différent des romans policiers classiques, on est plus sur un roman social qui montre comment la disparition de Silva a eu un impact sur ses parents, son frère et sur leur vie de famille. Les dernières pages font des révélations que l’on n’attendait pas. J’ai aimé cette fin même si je l’espérais plus positive.
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