mercredi 13 novembre 2024

Là où sont les oiseaux


Résumé
Au large de la Norvège se dresse, inébranlable, le phare de Kjeungskjær. Coupés du monde, les habitants de cette contrée soumise aux lois de la nature vivent dans un profond isolement. Johan rêve de fuir vers l’Amérique avec la belle Hannah, son premier amour. Mais pour subvenir au besoin de sa vieille mère, le jeune homme devient le gardien du phare et prend pour épouse la fille du pasteur, Marie. Rapidement, Marie met au monde deux enfants, Darling et Valdemar. Seulement ici, les liens familiaux sont des chaînes qui, une fois brisées, libèrent la folie de chacun. Les années s’écoulent, épuisantes, au gré de féroces tempêtes. Johan, Darling, Marie… les apparences sont trompeuses et, à mesure que le temps passe, de sombres désirs se réveillent.

Mon avis : 
Un début un peu long mais très vite on se retrouve plongé dans l'action de ce roman. C'est glauque, anxiogène, un huis clos dérangeant mais pourtant il est très difficile de lâcher le roman une fois commencé. 

Avec La ou sont les oiseaux, Maren Uthaug nous fait découvrir une famille : Johan le père, Darling la fille et Marie la mère qui vivent dans une phare. La promiscuité, le mauvais temps, l'isolement ne les empêche pas d'avoir tous des secrets enfouis, une succession de non-dits qui va leur gâcher la vie a tous. 

La construction du récit est très intéressante, puisque le livre est divisé en différentes parties qui permettent d'avoir le point de vue d'un personnage. Il est donc possible que l'on relise la même scène mais d'un point de vue différent. 

J'ai adoré ma lecture même s'il est impossible de s'attacher aux personnages. J'ai adoré le phare, découvrir la vie difficile de ses habitants, le travail éprouvant nuit et jour ou il faut veiller sur cette lanterne. 

lundi 4 novembre 2024

Poisons de Dieu, remèdes du Diable


Résumé : 
Sidónio Rosa est tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d'un congrès médical à Lisbonne, ils se sont aimés puis elle est repartie chez elle. Il part à sa recherche et s'installe comme coopérant à Villa Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu'elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ? Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozihno, Munda et Bartolomeo, le vieux marin.
L'Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse à la robe grise qui répand les fleurs de l'oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L'absence dont on ne guérit jamais. Un roman au charme inquiétant écrit dans une langue unique.

Mon avis :
Avec Poisons de Dieu, remèdes du Diable, je suis partie au Mozambique au coté de Sidonio, un médecin portugais qui a eu une aventure au Portugal avec une jeune femme. Sur un coup de tête, il a décidé de la rejoindre dans son pays natal. Il y rencontre ses parents, s’installe et l’attends car Deolinda est à l’étranger. Mais l’attente se poursuit sans qu’on sache où elle est…

J’ai adoré le rythme du récit, la langue, découvrir les coutumes et les croyances. C’est un vrai dépaysement. Les personnages se succèdent, avec eux, une histoire et l’on se perd vite entre le vrai et le faux. Pourtant, ce récit écrit à la manière d’un conte est vraiment réussi. On découvre une facette du pays avec Sidonio : la corruption, le racisme, les mensonges. J’ai beaucoup aimé les différences culturelles entre Sidonio est son portugais directe et moderne, tandis que les plus anciens du mozambique parlent un portugais beaucoup plus métaphorique et indirect. Les deux ne se comprennent pas toujours mais j’ai trouvé que la traduction française était vraiment très réussie.

Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires


Résumé : 
De nos jours, à Lima, Eufrasia Vela est aide à domicile pour personnes âgées. Pour ses chers patients perclus de douleurs et de solitude, cette petite femme solaire est prête à tout – quitte à négliger, au passage, son jeune fils, ses maux de dos et ses problèmes d’argent récurrents. Pourtant, malgré les bons soins de leur gardienne, les retraités n’aspirent qu’à une chose : le repos, et éternel s’il-vous-plaît ! Pourtant, lorsque doña Carmen lui demande de l’aider à mourir, notre héroïne hésite : est-elle vraiment prête à tout pour ses « petits vieux » oubliés des leurs et de la société ? Avec tendresse et drôlerie, Gustavo Rodriguez raconte le roadtrip d’attachants vieux fourneaux et de leur aide-soignante. Un roman sur la liberté, l’amitié et le refus de laisser la morosité aseptisée régir sa vie.

Mon avis :
Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires est un roman vraiment touchant et terriblement d’actualité sur la fin de vie.

Eufrasia est aide à domicile pour les personnes âgées. Elle doit gérer le quotidien de personnes affaiblis par l’âge, la maladie, prodigue des soins et gère le ménage et les courses. Un jour, une patiente, lui demande son aide pour mourir et Eufrasia est confronté à un dilemme, doit-elle accepter ou refuser ?

C’est un roman qui est vraiment réussi car il n’est absolument pas triste ou tragique. Au contraire, on rit, car toutes les personnes âgées que l’on croise dans ces pages sont attachantes, modernes, touchantes et pleine de vies. Et pourtant, elles souhaitent toutes abréger leurs souffrances, leurs dépendances….

J’ai été terriblement attristé par la fin, j’aurais aimé voir Eufrasia heureuse mais le destin est parfois tellement cruel.

La malédiction des Flores

 

Résumé : 
2010, Rio de Janeiro. Lorsqu’une tante qu’elle n’a jamais vue lui offre un voile de dentelle, la jeune Alice ne sait qu’en faire. Pour cette militante féministe, la relique familiale incarne le pire de la domination patriarcale. Elle ignore pourtant que cette véritable œuvre d’art raconte une histoire de violence et de lutte pour la liberté survenue cent ans plus tôt.
1918, dans le Nordeste. Eugênia est mariée contre son gré et ne peut plus communiquer avec l’extérieur qu’à travers un code formé des points de sa dentelle. Et le message est clair : elle veut s’échapper…
Un siècle les sépare et, pourtant, les vies d’Alice et d’Eugênia sont unies par un fil invisible, une même volonté : celle de choisir leur destin.

Mon avis : 
La malédiction des flores est un roman puissant et féministe vraiment très réussi.

Le récit alterne entre présent et passé, le tout relié par un voile en dentelle. On fait la connaissance d’Alice qui de nos jours reçoit un vieux voile de messe en dentelle. Elle va remonter le temps, cent ans en arrière et découvrir le destin malheureux d’Eugenia.

J’ai beaucoup aimé la construction du récit, la double temporalité est efficace dans ce genre de roman. Il y a énormément de personnages et peu de pages, c’est déstabilisant au départ mais on s’y retrouve rapidement.

J’aurais aimé découvrir un peu plus sur le Brésil, un pays complétement fascinant, mais ce n’était pas l’objectif principal de l’auteure qui voulait d’abord montrer le combat des femmes.