vendredi 25 octobre 2024

Les filles du manoir Foxcote

 

Résumé : 
Gloucestershire, août 1971. Un bébé est retrouvé dans les bois du manoir de Foxcote. La famille Harrington, endeuillée par une terrible tragédie, recueille avec joie la petite fille et décide de l’élever en secret. Mais ce bonheur familial est très vite ébranlé par la découverte d’un cadavre sur la propriété.
Des années plus tard, Sylvie, désireuse d’éclaircir des zones d’ombre de sa vie, est à son tour entraînée dans les bois majestueux et sauvages de Foxcote, là où rien n’est tout à fait ce qu’on croit. Sylvie découvrira-t-elle la vérité et osera-t-elle la révéler ?

Mon avis :
Première fois que je lis un roman d’Eve Chase et je comprends la comparaison que de nombreux lecteurs font avec Kate Morton. La construction du roman est assez similaire : double temporalités, secrets de familles, saga sur plusieurs générations…

Les personnages sont attachants : Rita, Sylvie et même Jeannie qui m’a fait beaucoup de peine mais le gros bémol de cette lecture c’est le manque de suspense. Tout est terriblement prévisible, le roman n’a aucune surprise et dès les premières pages, on devine très rapidement le dénouement de l’intrigue.

L'amour ouf


Résumé : 
Jackie et Johnser ont grandi à la va-comme-je-te-pousse dans la cour jonchée de verre d'une cité déshéritée de Dublin, là où " les choses ne changent jamais ". Appartenant à la même bande, ils voulaient s'en sortir. Ensemble. Et ça leur semblait parti pour la vie. Alors pourquoi Johnson a-t-il épousé Tara la lopsa ? Et pourquoi Jackie s'est-elle mariée avec Jeffrey le baltringue ? Sur fond de désespoir social, la chronique bouleversante, mélange de tragédie et de l'humour d'un amour fou qui finit mal. Dans L'Amour ouf, les mots claquent comme des coups de fusil et la vie s'écrit comme elle se parle. Le Dublin de Roddy Doyle réinventé par un mauvais garçon au style irrésistible.

Mon avis : 
J’ai envie de commencer cette critique en disant merci à Gilles Lellouche pour l’adaptation de ce roman en film actuellement au cinéma en France. Sans ça, je n’aurai jamais lu « L’amour ouf » ce merveilleux roman.

On fait la connaissance de Jackie et Johnser, Johnser est un bad boy, un caïd qui gagne sa vie en volant. Jackie, c’est la fille de bonne famille un peu paumée dans l’adolescente qui tombe amoureuse du bad boy. Ce premier amour est très fort, intense pour tous les deux mais le destin les sépare quand Johnser la trompe puis tombe pour meurtre. Il prend douze ans de prison.

J’ai vraiment adoré ce roman, très bien écrit, avec un incroyable travail de traduction qui reprend le parler des gens des cités, avec énormément de verlan. J’ai adoré les descriptions des banlieues de Dublin dans les années 1980, le chômage, l’alcoolisme, le banditisme et l’IRA.

Le récit est prenant, les personnages terriblement attachants, forcément avec la sortie du film, j’ai eu les visages des principaux acteurs en tête : Francois Civil et Adèle Exarchopoulos. Je trouve le casting parfait d’ailleurs.

La fin du roman est inattendue, elle arrive très rapidement. J’aurais aimé quelque chose de différent mais finalement, elle était sans doute inévitable.

mercredi 16 octobre 2024

Coeur-d'amande

 

Résumé :
"J'ai souvent touché le fond, sauf qu'à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu'une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J'aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J'ai appris une chose dans la vie - pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l'on traîne l'autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien." Hymne au courage d'être soi, à l'amour et à la solidarité inoxydable des "gens du quartier", Coeur-d'amande est une formidable bouffée d'air dans un monde en apnée.

Mon avis :
« Cœur-d ’amande », le dernier roman de Yasmina Khadra est un récit bien différent des autres livres de l’auteur mais encore et toujours très émouvant.

Nestor se retrouve au chômage et n’arrive pas à retrouver un emploi. Il vit avec sa grand-mère et s’occupe d’elle mais Nestor n’est pas comme tout le monde, il est nain et doit faire face depuis son enfance aux moqueries. Sa grand-mère l’a toujours encouragé à écrire, ne doutant jamais de ses capacités. Alors quand celle-ci commence à perdre la tête, il décide de raconter sa vie.

C’est un très beau récit avec d’excellentes réflexions sur le handicap, le vieillissement, la démence ou encore l’homosexualité. J’ai adoré l’esprit de solidarité et l’amitié qui ressort de ses pages, l’esprit du quartier de Barbès est vraiment très bien décrit. C’est un roman qui fait du bien, qui montre que la persévérance paye et malgré la cruauté des épreuves de la vie, le roman est construit de manière positive et est très touchant. Tous les personnages que l’on croise sont attachants : débrouillards, petits dealers, prostituées, ils sont tous la pour s’aider et s’épauler dans les moments difficiles.

lundi 14 octobre 2024

What have you done ?

 

Résumé : 
Nothing ever happens in sleepy little Fairhill, Vermont. The teenagers get their kicks telling ghost stories in the old graveyard. The parents trust their kids will arrive home safe from school. Everyone knows everyone. Curtains rarely twitch. Front doors are left unlocked. But this morning all of that will change. Because Diana Brewer isn't lying safely in her bed where she belongs. Instead she lies in a hayfield, circled by vultures, discovered by a local farmer. How quickly a girl becomes a ghost. How quickly a town of friendly, familiar faces becomes a town of suspects, a place of fear and paranoia. Someone in Fairhill did this. Everyone wants answers. And one innocent question could be deadly.

Mon avis : 
Un nouveau roman de Shari Lapena, encore et toujours tellement addictif, qu’une fois commencé, il est difficile de le lâcher tant on veut connaitre la fin.
On se retrouve plongé au cœur d’une petit ville du Vermont, ou tout le monde connait tout le monde et c’est le choc quand Diana, une adolescente sans histoire est retrouvée morte dans un champ.

Les soupçons vont très vite se porter sur son petit ami, jaloux et possessif mais au fil des témoignages de ses amis, professeurs, connaissances, nous allons pouvoir apprendre à connaitre Diana et remonter le cours de la soirée qui lui a été fatale.

C’est un roman très bien écrit, avec une enquête réussite et habilement menée. J’ai adoré le renversement de situation finale qui est vraiment réussi. L’auteure m’a une nouvelle fois conquise, je suis toujours au rendez-vous quand elle publie un roman et jamais déçue.

mardi 8 octobre 2024

Badjens

 

Résumé : 
« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »

Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.

Mon avis : 
Le dernier roman de Delphine Minoui se déroule en 2022, où nous faisons la connaissance de Zahra surnommée Badjens, une jeune fille de seize ans. Ça pourrait être le récit de n’importe qu’elle adolescente, mais cette dernière vit en Iran ou la condition des femmes se dégrade de jours en jours.

C’est un récit incroyablement bien écrit et on éprouve de l’admiration pour toutes ces femmes pleines de courage qui doivent subir l’oppression. Un récit incroyable qui montre que les toutes petites choses de notre quotidien doivent être fait clandestinement là-bas : aller sur les réseaux sociaux, regarder un film sur Netflix, se maquiller, chanter, porter des vêtements de couleurs, boire un verre de vin, écouter de la musique…. C’est un cri de révolte, sur un sujet terriblement d’actualité depuis la mort de Mahsa Amini et de bien d’autres femmes.

C’est aussi superbement écrit, des phrases chocs, des retours à la ligne sans cesse, comme un discours clamé haut et fort mais où l’on peine à reprendre sa respiration entre chaque phrase. Je découvre pour la première fois la plume de l’auteure mais j’ai déjà l’envie de découvrir un autre de ses romans tant celui-ci m’a touché.

Femme, vie, liberté à toutes les femmes iraniennes mais aussi a toutes les femmes opprimées dans le monde.

Extraits : 
"Je repense à ces livres achetés avec ma mère à Téhéran. A ceux dont certaines pages ont été déchirées. A force d'être censurés, ils ne font plus aucun sens.
C'est ça aussi le féminin.
A force de l'effacer, la femme devient un non-sens.
Maman dit qu'on a deux cerveaux, un pour réfléchir et l'autre pour le reste.
J'ai envie du reste.
Envie de me rappeler que j'ai un corps, d'être sensuelle, de sentir que j'attire, d'être désirable et de désirer. Hommes, femmes, qu'importe. Les portes du monde sont multiples.
A chacun(e) son chemin.
Je hais la neutralité.
Je hais les mots qui nous gomment. Les virgules qui nous éclipsent, les points qui nous condamnent.
Je hais le monde au masculin."




"Sur le tombeau de Mahsa Amini, ses parents ont écrits : 
Tu n'es pas morte. Ton nom est devenu un mot de passe. 
Sur ceux de Hadis, 20 ans, Nika, 16 ans, Sarina, 17 ans, Hamid Reza, 20 ans, Mehrshad, 19 ans, ou encore Mohammad Hassan, 26 ans, la foule a dansé et chanté pendant les funérailles. 
Nos martyrs à nous n'ont pas de barbe. 
Ils ne rêvaient pas d'épouser des vierges au paradis. 
Nos martyrs rêvaient d'un travail, d'une vie decente, du jour où les filles pourraient êtres fières de leur chevelure.
"Ne lisez pas le Coran, ne soyez pas tristes. Ne faites pas la prière et écoutez de la musique", a déclaré l'un d'eux avant d'être pendu."




lundi 7 octobre 2024

Le beurre de Manako

 

Résumé : 
Le quotidien de Rika, jeune journaliste ambitieuse mais surmenée, est bouleversé quand elle rencontre Manako, une femme accusée d'avoir assassiné trois de ses amants. Pleine d'assurance, Manako ne cache pas son amour pour la cuisine somptueuse grâce à laquelle elle a su garder ses hommes. Rika veut à tout prix l'interviewer, et Manako y consent à condition que celle-ci se plie à ses demandes culinaires.
Fascinée par ce personnage, Rika accepte. Mais en changeant de régime alimentaire, elle gagne quelques kilos et pour la première fois, subit le regard des autres. Entre emprise et velléités d'indépendance, Rika va mener son enquête sur le passé trouble de Manako, tout en prenant conscience des injonctions de la société à l'endroit des femmes. Inspiré d'un fait divers qui a défrayé la chronique, Le Beurre de Manako est un roman délicieux saupoudré de tension psychologique et un portrait panoramique du Japon contemporain.

Mon avis : 
Je m’attendais à quelque chose de différent avec ce roman. Je pensais qu’il y aurait une véritable enquête mais au final ce n’est qu’un prétexte, presque relégué au second plan, pour vraiment dénoncer les injonctions faites aux femmes dans la société japonaise très patriarcale. 

On découvre la pression qui pèse sur les femmes qui doivent savoir cuisiner pour leur mari mais sans jamais prendre un kilo, la pression concernant la vie de couple, le travail…. La grossophobie a aussi une place centrale et certains passages sont extrêmement révoltants. 

Enfin, la place de la nourriture est centrale dans ce livre mais si normalement j’adore la cuisine japonaise, je dois dire qu’ici, certaines descriptions m’ont plutôt dégoûtée (notamment le beurre).