samedi 2 mai 2020

Staden

Résumé : 

Det har gått sextio år sedan hela befolkningen i den lilla gruvstaden Silvertjärn försvann. Niohundra människor spårlöst borta. Ingen vet hur det gick till. Var det en olycka, ett massjälvmord eller spelade stadens fanatiska väckelserörelse en roll i försvinnandet?
Alice är en ung dokumentärfilmare som vuxit upp med sin mormors berättelser om Silvertjärn. Nu vill hon en gång för alla ta reda på sanningen. Hon och hennes team ska tillbringa fem dagar i den isolerade och övergivna staden och samla in material till filmen. Men så fort de anländer börjar de höra underliga ljud och se oförklarliga saker. Snart måste de fråga sig om det förflutna verkligen är förflutet, eller om staden kommer att sluka dem också.
 Staden är en klaustrofobisk nagelbitare om en ondska som inte borde finnas och en gåta som kanske aldrig borde lösas.
 

Mon avis : 

Staden (que l’on pourrait traduire par La ville) est le premier roman pour adulte signé Camilla Sten. Elle nous avait habitué à des romans jeunesse / pour ado en solo ou co-écrit avec sa mère, Viveca, mais ici j’ai pris un grand plaisir à découvrir une autre facette de son écriture.

Difficile de résumé un tel livre tant il se passe des choses au fil des pages mais on oscille entre présent et passé, entre réalité et surnaturelle.
De nos jours, Alice et quelques amis partent pour la petite ville de Silvertjärn. Cette ville minière était prospère autrefois, mais à la fin des années 50, l’industrie liée à la mine commence à ralentir et du jour au lendemain tous les habitants (presque 900) ont littéralement disparu, comme volatilisé sans laisser de traces. La jeune femme souhaite trouver des réponses et réaliser un film sur la ville. Ce projet lui tient à cœur, car sa grand-mère jeune mariée vivant à Stockholm a perdu toute sa famille (ses parents et sa sœur)
1958 – 1959 : nous suivons Aina, la sœur, et Elsa, la mère, dans leur quotidien, jusqu’au drame final qui nous apportera beaucoup plus de réponses.

Tout d’abord, j’ai adoré l’atmosphère qui se dégage de ces pages : univers inquiétant, ces voix que l’on entend, les phénomènes qui nous donnent des frissons. On sent vraiment l’angoisse que dégage cette ville fantôme. Les descriptions sont excellentes et l’on tremble en parcourant les rues désertes, les bâtiments abandonnés et les maisons laissées telle quelle où la nature a repris ses droits.

Le mélange des genres est admirablement réussi : la petite touche de fantastique / horreur apportent le frisson au lecteur, mais on évolue également dans ce roman comme dans un thriller. En effet, aux côtés d’Alice et ses amis, on va chercher des réponses, enquêter sur le passé des habitants et très vite découvrir la folie d’un homme. Je n’en dis pas plus pour ne pas dévoiler l’intrigue mais le suspense et la tension montent progressivement pour dévoiler une fin que je n’avais absolument pas vu venir. On imagine une quantité impressionnante de scenarii mais sans jamais s’approcher de la vérité. Cette fin est digne d’une tragédie antique, elle est difficile à lire mais vraiment réussite.

Côté personnage, j’ai aimé Alice à qui je me suis attachée. J’aurais par contre trouvé intéressant d’avoir le point de vue de la grand-mère d’Alice puisque le drame lié à la disparition de sa famille la touché personnellement. Au début du livre, la jeune femme est parfois plus intéressée par faire le « buzz » sur les réseaux sociaux et réaliser son film que par la vérité. Mais heureusement cela change durant le roman et on s’attache très facilement. Dans le passé, c’est Elsa qui m’a le plus touché. C’est une femme qui n’a pas la vie facile mais qui fait tout pour s’en sortir avec beaucoup de courage. En ce qui concerne Aina, on l’a découvre principalement à travers un échange épistolaire avec sa sœur mais ce n’est que dans les dernières pages qu’on l’a découvre vraiment et cela fait froid dans le dos. En tout cas, je remarque quelque chose, c’est que c’est principalement un roman de femmes. En effet, les figures masculines sont peut présentes ou alors souvent peu flatteuses : alcoolisme et folie dans les années 50, policiers qui bâclent l’enquête ensuite, puis de nos jours dragueurs maladroits ou peureux face aux évènements de la ville.

C’est une belle découverte et Camilla a hérité du gène de l’écriture tout comme sa maman. Je suis vraiment ravie de cette lecture et je pense vite me plonger dans un autre de ses romans. En tout cas, c’est une jeune auteure à suivre et j’espère que dans le futur, elle sera davantage traduite en français.

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